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ALASKA "THE LAST FRONTIER" SAISON 2 KATMAÏ NATIONAL PARK/KENAÏ FJORDS/PRINCE WILLIAMS SOUND

par Joël MARC 28 Janvier 2019, 15:49 Jade articles en cours de rédaction

ALASKA PARTIE SUD CENTRALE
ALASKA PARTIE SUD CENTRALE
ALASKA PARTIE SUD CENTRALE
ALASKA PARTIE SUD CENTRALE
ALASKA PARTIE SUD CENTRALE

ALASKA PARTIE SUD CENTRALE

                                                                         

                                                         ALASKA SAISON 2

                                           Katmaï, Kenaï et Prince Williams Sound.

Bruce Chatwin ("En Patagonie") . Ecrivain voyageur par excellence.

Bruce Chatwin ("En Patagonie") . Ecrivain voyageur par excellence.

 

REFLEXIONS SUR LE VOYAGE EN GENERAL (et en bateau en particulier)

(à Bruce Chatwin)

Voyager, découvrir des pays nouveaux, rencontrer leurs habitants, comprendre leur mode de vie, comparer avec le notre, vivre dans les plus beaux paysages longuement et soigneusement choisis: voilà mon moteur depuis que, pour la première fois, j'ai vu une Île surgir de l'horizon, c'était Flores aux Açores. Nous avions quitté New York dix jours plus tôt sans plus rien voir que l'eau verte de l'Atlantique Nord. Nous mettions notre montre à l'heure exacte sur les tops horaires d'Hawaï et faisions des méridiennes et des droites de hauteur au sextant pour nous situer. Le miracle s'accomplissait: nous étions pile devant l'Île espérée.

Un choc aussi car, tant que l'amarre n'est pas tournée au taquet, on ne sait rien ou presque des paysages , des gens, de la langue, des moeurs... On s'y est préparé en lisant bien sûr, mais on est toujours et invariablement surpris.

Ce que j'aime aussi dans le voyage c'est prendre le temps: un pays me plaît, j'y reste longtemps, parfois des années.

Je ne courre pas après la performance du collectionneur qui veut épingler à sa liste le plus grand nombre de pays ou d'îles. Ni après la vitesse, ni après le nombre de milles parcourus, encore qu'à force ça en fait pas mal!

Voyager à la voile ou au moteur c'est d'abord pour moi une grande liberté: arriver où l'on veut, en partir quand on veut, y rester  longtemps, le temps qu'il faut  car on s'y trouve bien.

Quel moyen de locomotion peut procurer autant de plaisir, en dehors du bateau? On emmène sa maison confortable avec soi. Son cadre, sa musique, ses bouquins, sa famille, ses amis...

Le mobile home pourrait offrir un peu ce genre de plaisir mais on est toujours et obligatoirement  tributaire de la route, d'un parking pour la nuit avec parfois un voisinage désagréable. On est malgré tout beaucoup moins libre.

J'entends assez souvent une réflexion du genre "qu'est-ce que tu vas foutre dans ces contrées froides et hostiles, alors que tu vis sous les tropiques depuis 45 ans?"

Je réponds systématiquement :" c'est bien pour ça!"

J'ai sillonné le Pacifique et la Caraïbe dans tous les sens. J'ai vu des merveilles, des pays très attachants. Des eaux cristallines regorgeant de vie marine. Surtout bien entendu dans le Pacifique Sud.

Mais les extrêmes m'attirent, le spectacle unique de la montagne et de la mer mêlées, ces glaciers gigantesques qui se jettent dans l'eau vert pâle pour vêler les futurs icebergs ou growlers, cette vie animale tellement riche. On a souvent l'impression d'être seul au monde et de vivre comme il y a des millénaires. Toutes choses rarement retrouvées sous les tropiques car le tourisme envahit les coins les plus idylliques, justement par ce qu'ils sont idylliques. Quelqu'un me parlait récemment de Fatu Hiva aux Marquises. Quel site exceptionnel, mais maintenant on y fait la queue pour le mouillage et on se fait rançonner par des habitants que j'ai connus dans les années 70 les plus accueillants qui soient.

C'est un peu comme la Joconde au Louvre: " vous avez 90 secondes"!!

Et Bora? Que dire de Bora, si belle ... de loin!

Et les Galapagos? J'ai fini de m'y arrêter quand je vois ce qu'a fait un tourisme débridé de ces îles extraordinaires, quasi vierges il y a 40 ans.

Il y a encore beaucoup d'endroits sauvages heureusement y compris chez nous en Nouvelle Calédonie qui a la chance d'avoir du Nickel bien plus rentable que le tourisme!!

En Alaska la vie sauvage c'est une certitude à portée de la quille!!

 

SUR L'ALASKA EN GENERAL ET LA REGION SUD CENTRALE EN PARTICULIER 

Le précédant article sur l'Alaska décrivait en détail la merveilleuse Île de Kodiak.

A Kodiak on est bien en Alaska, mais Kodiak est une île un peu à l'écart du Continent et donc soumise à un climat océanique humide. Par exemple l'hiver il fait 10° de plus à Kodiak qu'à Homer ou Seward situées respectivement  à 100 et 150 milles de distance sur le Continent.

En quittant le large à présent, l'océan tempéré pour le Continent et ses montagnes colossales, ses fjords et ses glaces on change aussi totalement de paysage.

Dans mon imaginaire l'Alaska c'était d'abord de la glace.

 Ce n'est pas tout à fait vrai, rien de comparable avec  le Groenland ou  le Continent Antarctique:  ces terres sont recouvertes d' un formidable  manteau de glace compacte, l'inlandsis, qui culmine dans l'est de l'Antarctique à 4800 m d'épaisseur (3000 m au Groenland). L'occasion pour les chercheurs, par des carottages très profonds de remonter l'histoire de notre Terre jusqu'à 1.5 millions d'années.

Antarctique et Groenland sont recouverts de glace sur 98% de leur surface et représentent également 98% des réserves d'eau douce de notre Planète.

 

 

Laurentide ice sheet il y a environ 15000 ans.

Laurentide ice sheet il y a environ 15000 ans.

 

 

Nous observons aujourd'hui un réchauffement climatique qui affole les populations, mais que dire de la fonte de la Laurentide il y a 15000 ans? C'était une continent de glace énorme recouvrant tout le Canada actuel jusqu'à New York et bien sûr tout l'Alaska et la British Columbia. Sans cette épisode comment pourrions-nous aujourd'hui naviguer dans les  gigantesques fjords qui étaient à l'époque recouverts d'une épaisse calotte glacière ? Des glaciers monstrueux ont façonné ces côtes accidentées. L'activité humaine à l'époque était quasi nulle et seuls les cycles millénaires de la Nature, qui nous dépassent, ont engendré ces périodes glaciaires ou de réchauffement.

C'est pour cela que devant la Nature on se sent tout  petit et totalement à sa merci. Le réchauffement climatique d'aujourd'hui n'est certes pas freiné par l'activité humaine mais il n'est en rien lié uniquement à cette activité. Le mea culpa et la flagellation permanents ne me touchent pas trop. Il y a 15000 ans peu de voitures circulaient et la population mondiale ne dépassait pas 4 millions d'habitants.

Et pourtant!

Un exemple: la seule éruption d'un volcan, le Krakatoa en 1883, a entraîné l'émission de millions de tonnes de cendres qui, tournant autour du globe, ont filtré les rayons solaires engendrant un refroidissement de la température de surface de tous les océans. Sans parler des destructions considérables liées au tsunami. Que peut l'Homme contre de tels phénomènes naturels?? Et ils sont légion. Pas grand chose.

Imaginaire de l'Alaska
Imaginaire de l'Alaska
Imaginaire de l'Alaska

Imaginaire de l'Alaska

 

 

Bref, pour moi l'Alaska était un continent glacé que je croyais comparable au Groenland. En réalité  la glace se concentre surtout dans les zones les plus montagneuses et bien entendu les hivers sont  froids et rigoureux, la neige tombe en abondance recouvrant tout ce continent d'un beau manteau blanc. La quasi totalité des terres basses sont gelées en profondeur, c'est le permafrost.

Le permafrost connaît une fonte, assez rapide semble-t-il, liée au réchauffement climatique auquel d'ailleurs il participe en dégageant carbone et méthane emprisonnés dans le sol depuis des millénaires.

Nous naviguons en Alaska  pendant la période estivale et  ce qui m'a frappé c'est l'abondance des  forêts  et donc de la couleur verte partout sauf dans les montagnes  où le bleu des glaciers le dispute au blanc des neiges éternelles.

Les plus beaux paysages d'Alaska sont ici dans la région d'Anchorage avec le Parc National de Denali ou Mont Mc Kinley qui culmine à 6100 m, plus haute montagne d'Amérique du Nord. Mais aussi à peine plus au sud avec les Parcs Nationaux de Katmaï, de Kenaï, de  Wrangell St Elias et tout en bas de Glaciers National Park à l'entrée de l'Inside Passage.

Autrement dit, quittant Kodiak, c'est une succession de Parcs Nationaux tous consacrés à l'exploration des admirables massifs  montagneux,  glaciers,  vallées,  forêts et vie animale intense.

Nous avons visité ces régions à plusieurs reprises avec des équipages différents découvrant à chaque fois de nouveaux paysages.

Il est grand temps d'embarquer!

 

  

Le volcan Novarupta (1912) a recouvert de cendres toute la région.
Le volcan Novarupta (1912) a recouvert de cendres toute la région.
Le volcan Novarupta (1912) a recouvert de cendres toute la région.

Le volcan Novarupta (1912) a recouvert de cendres toute la région.

                                                               KATMAÏ NATIONAL PARK

 

 

Grand comme la Nouvelle Calédonie (deux fois la Corse) c'est un parc National un peu particulier car créé à la suite de l'énorme éruption en 1912 du Novarupta qui bouleversa  la géographie de cette région en créant une nouvelle  vallée siège de multiples fumerolles de vapeur brûlante dite  des "100000 fumées". La quantité de cendres émises par ce volcan constitue un record, en tête devant le Krakatoa. On imagine les conséquences sur le climat .

Les cendres issues du Novarupta on recouvert toute la région d'un manteau dont l'épaisseur atteignait à certains endroits 60m. Elles sont encore bien visibles.

18 volcans dont certains actifs sont situés dans ce Parc.

En ce qui nous concerne le Parc est situé en bordure du Shelikof  Strait juste en face de l'Île de Kodiak et ses côtes indentées de multiples fjords profonds s'étendent sur plus de 800km .

                                                           

 

Geographic Harbor
Geographic Harbor
Geographic Harbor
Geographic Harbor
Geographic Harbor
Geographic Harbor

Geographic Harbor

                                                                  GEOGRAPHIC  HARBOR

 

Pour les plaisanciers le spot à ne pas manquer c'est "Geographic Harbor", tout le monde en parle, il n'est pas rare d'entendre "alors vous avez visité Geographic Harbor"?

Je dois avouer qu'après un nombre impressionnant de mouillages pratiqués dans la région, ce n'est pas mon préféré bien que  d'un très haut niveau esthétique.

Situé à 90 milles de Kodiak, on y va en deux ou trois étapes.

La météo doit être favorable car il faut traverser le fameux Shelikof Strait qui peut se montrer  redoutable.

L'entrée dans Geographic Harbor est spectaculaire : on navigue dans un dédale d'îles et d'îlots avant de pénétrer dans une vaste baie par un court chenal  particulièrement étroit.

De l'eau partout, peut-être trop car les mouillages sont très profonds si on ne veut pas au contraire s'échouer dans très peu d'eau à l'accore des plaines alluviales parcourues  de cours d'eau  sinueux.

C'est là que les ours viennent à marée basse retourner les petits rochers ou gratter le sable avec leurs griffes à la recherche de coquillages. Quand les saumons sont là ils se retrouvent en famille au bord des ruisseaux littéralement remplis de poissons  venus mourir en se reproduisant sur leur lieu de naissance.

C'est un spectacle dont on ne se lasse pas.

 Le cadre est splendide, mais les pentes qui nous surplombent sont dépourvues de végétation, recouvertes encore des cendres du Novarupta.

Cette baie, chose assez rare en Alaska, est très fréquentée par les voiliers et les hydravions chargés de touristes .

 

L'attraction locale: les ours!
L'attraction locale: les ours!
L'attraction locale: les ours!
L'attraction locale: les ours!
L'attraction locale: les ours!
L'attraction locale: les ours!

L'attraction locale: les ours!

Entrée vraiment étroite dans Hidden Harbor (comme son nom l'indique)

Entrée vraiment étroite dans Hidden Harbor (comme son nom l'indique)

Hidden Harbor
Hidden Harbor

Hidden Harbor

Chantal et sa clochette anti ours!

Chantal et sa clochette anti ours!

                                                                  

                                                                          HIDDEN HARBOR

 

Un peu plus loin vers l'Est une baie très profonde abrite un beau mouillage très calme dans un cadre de haute montagne: Hidden Harbor. L'entrée ici aussi est spectaculaire ne dépassant pas 50 m de largeur avant de s'ouvrir dans un bassin bien calme.

    

Kukak Bay. Panne sèche pour les Caradec...
Kukak Bay. Panne sèche pour les Caradec...
Kukak Bay. Panne sèche pour les Caradec...

Kukak Bay. Panne sèche pour les Caradec...

                                                                 

                                                                            KUKAK BAY

 

Encore plus à l'Est,  la profonde Kukak Bay  s'ouvre devant nous dominée de loin par un complexe imposant de glaciers suspendus. Aucun n'atteint la mer mais leur fins débris, une sorte de talc créé par l'usure répétée indéfiniment de la roche, viennent teinter l'eau qui devient soudain d'un vert amande pâle. Cette belle couleur, constamment retrouvée dans les régions de glaciers, donne trompeusement une impression de lagon. A y regarder de plus près cette eau d'un très beau vert est totalement opaque et ne renseigne en aucune manière sur sa profondeur, c'est trompeur! 

Deux îles escarpées procurent un excellent abri, nous choisissons Aguchik Island, la plus à l'ouest d'où nous pouvons observer les ours venus sur la grève à marée basse.

Cook Inlet

Cook Inlet

                                                              KENAÏ FJORDS NATIONAL PARK

 

Pour atteindre cette région  sauvage et isolée il faut naviguer par le travers de l'immense embouchure du Cook Inlet. Ce bras de mer long de 300 kilomètres qui mène à Anchorage se remplit et se vide au rythme des marées créant de forts courants à traiter avec le plus grand respect car si jamais le vent s'y oppose (vent contre courant) la mer se lève méchamment et devient dangereuse. Le Capitaine Cook en 1778, à la recherche du passage du Nord Ouest, a exploré toute la région et c'est Georges Vancouver, officier à son bord qui nomma ainsi cet immense fjord. Pour la petite histoire il y avait aussi à bord le Capitaine Bligh: une belle brochette!

Nous recevons sur Jade par messagerie Iridium des fichiers Grib qui nous permettent avec une bonne fiabilité de connaître la direction et la force du vent et des vagues jusqu'à 5 jours à l'avance. Si bien que nous effectuons cette traversée d'une longue journée sans aucun problème. 

 

Tonsina Bay (Kenaï)
Tonsina Bay (Kenaï)

Tonsina Bay (Kenaï)

                                                      TONSINA BAY  

 

 

La première escale est une ravissante baie peu profonde, qui restera un excellent souvenir.

Le site est très abrité comme toujours: un ensemble d'îlots en protège l'entrée et une anse semi-circulaire nous offre une bonne protection à proximité d'un estuaire de rivière. Les saumons sont arrivés et dès le lever du soleil nous partons explorer en annexe.

A peine avons nous mis pied à terre que nous découvrons des cadavres de saumons récemment dépecés par des ours. En remontant le cours sinueux du torrent les traces se font plus nettes encore: hautes herbes couchée, bouses et restes de poissons.

Nous allons chercher une épuisette car le ruisseau déborde de saumons: nous apprendrons vite que ce que nous faisons est strictement interdit mais nous sommes plusieurs à tenter notre chance et ça marche. Il faut être adroit mais presque à chaque tentative nous ramenons un ou deux poissons, de beaux Sokeye ou red salmon. Ils se pressent pour remonter le courant violent vers le lac qui les a vus naître. Beaucoup meurent d'épuisement et beaucoup succombent aux griffes des ours bruns. 

Il est amusant de voir un ours déguster un saumon: il sait choisir les femelles pleines d'oeufs. Alors d'un coup de griffe acérée il leur ouvre le ventre ou simplement leur appuie dessus pour en faire sortir ce caviar rouge. Et c'est fini, il laisse le reste aux aigles et autres charognards, un vrai gâchis. 

Notre meilleur pêcheur à l'épuisette c'est Claude qui démontre de vraies dispositions pour cette pêche interdite!!

A contrario la pêche à la traîne dans ces embouchures de rivière ne donne pas grand chose et il faut bien avouer que la qualité de la chair de ces saumons arrivés en bout de course ne vaut pas celle de ceux que l'on attrape plus au large avant qu'ils n'aient commencé leur transformation au contact de l'eau douce.

A marée basse les alluvions découvrent et la couleur verte ou orangée des algues offre un magnifique contraste avec le bleu de la baie.

 

Pêche interdite!
Pêche interdite!
Pêche interdite!

Pêche interdite!

Premier glacier de Kenaï et rencontre inhabituelle: Celeste un très joli voilier classique.
Premier glacier de Kenaï et rencontre inhabituelle: Celeste un très joli voilier classique.

Premier glacier de Kenaï et rencontre inhabituelle: Celeste un très joli voilier classique.

Scotch on the rocks (5000 ans d'âge)
Scotch on the rocks (5000 ans d'âge)
Scotch on the rocks (5000 ans d'âge)

Scotch on the rocks (5000 ans d'âge)

                               LES FJORDS  NORTHWESTERN ET AIALIK BAY

 

 

Quittant Tonsina Bay vers le Nord Est nous pénétrons de plain pied dans Kenaï Fjords.

Un des plus importants champs de glace d'Amérique, le Harding icefield, donne naissance ici à une trentaine de glaciers interconnectés entre eux et dont la plupart atteignent la mer où ils déversent leurs icebergs. Le réchauffement climatique contribue à leur fonte et leur taille est en nette diminution.

Mais pour qui découvre ces merveilles de la nature pour la première fois la vision des glaciers est toujours un moment intense dont en réalité on ne se lasse jamais.

Le front des glaciers bouge en permanence et avec un peu de patience il est certain qu'on assistera à des chutes spectaculaires de blocs de glace impressionnants.

Il est toujours difficile de mouiller à proximité des glaciers: les baies abritées sont rares mais surtout elles sont bordées de hautes montagnes dont les pentes tombent verticalement dans l'eau. Les fonds sont importants obligeant parfois à mouiller tout près du rivage où l'on s'amarre aux arbres avec de fortes aussières. C'est toujours le cas dans les canaux de Patagonie mais en Alaska par bonheur c'est un cas de figure extrêmement rare.

Deux fjords magnifiques sont sur la route: Nothwestern fjord et Aialik Bay chacun abritant plusieurs glaciers.

Il faut en général franchir une moraine, ancien seuil du glacier avant sa rétraction souvent très ancienne et ensuite on rentre dans un bassin très vaste et profond encombré de glaces dérivantes de formes étranges et souvent d'un très beau bleu.

Plus on approche du front plus la glace devient dense et le bateau se livre à un véritable slalom au ralenti. Il faut éviter au maximum les chocs mais au bout d'un moment il est impossible d'y parvenir et le bateau accuse le coup en même temps que les détonations inquiétantes proviennent de la ligne de flottaison. Avec l'habitude on n'y fait plus trop attention, en évitant toutefois les plus grosses glaces souvent plus volumineuses qu'une maison.

Au pied du glacier on se sent tout petit, le bateau parait ridicule. Le plus étrange est ce bruit permanent d'explosion  accompagnant les chutes de glaces les plus infimes, car l'écho répercute ces bruits de tous côtés. Parfois c'est un pan entier qui s'effondre créant un mini tsunami en général rapidement amorti par les glaces flottant alentour.

Les crevasses montrent le coeur du glacier: un bleu profond atteste de la pression énorme subie par la neige accumulée depuis des siècles (millénaires) et tellement comprimée que l'air emprisonné a disparu. Le blanc s'est mué en bleu clair puis foncé jusqu'au bleu marine parfois.

Il est amusant de voir sur les glaçons des colonies de phoques se prélassant au soleil mais plongeant dans l'eau glacée à notre approche. De nombreux oiseaux nous survolent. L'air est pur et vivifiant, mais c'est le seul moment où cirés et bonnets sont de sortie, ça caille!

 

 

  

Kenaï fjords
Kenaï fjords
Kenaï fjords
Kenaï fjords
Kenaï fjords
Kenaï fjords
Kenaï fjords
Kenaï fjords
Kenaï fjords

Kenaï fjords

                                                               SEWARD

 

 

Quand on quitte ces fjords il est difficile d'échapper à l'escale de Seward.

Seward c'est la capitale régionale: située au fond d'un immense fjord de plus de 20 milles marqué à son entrée à gauche par l'impressionnant Bear Glacier d'un blanc immaculé mais qui n'atteint pas la mer.

Seward est très touristique car une route et une pittoresque ligne de chemin de fer la relient directement à Anchorage en trois heures environ.

Les parkings, spécialement aménagés, débordent de mobile-homes et le port lui même, autrefois uniquement réservé à la pêche, est encombré de  bateaux de charter.

Autrement dit trouver une place l'été à Steward est quasi impossible.

On est au mieux à couple d'un autre bateau. Deux fois c'était un tender, ces bateaux qui aspirent les saumons dans les cales des senneurs au large pour revenir alimenter les conserveries à terre et il y en a une énorme à Seward.

Toujours sympathique de rencontrer ces pêcheurs, souvent des femmes, qui passent les mois d'été en Alaska et le reste de l'année dans un autre Etat exerçant un tout autre métier, souvent l'agriculture ou l'élevage.

Une autre fois j'ai retrouvé Celeste un très joli voilier classique avec un jeune couple d'américains à bord qui occupait une place que je convoitais le long du catway tout près de la station service. On s'était déjà croisés en mer si bien que le contact était facile et voilà qu'ils nous proposent de prendre leur place et eux de se mettre à couple pour plusieurs jours: élégant et du coup on se fait de nouveaux amis. Ellen écrit pour des revues nautiques et Seth exerce à bord sont métier: informaticien, il a besoin juste d'une bonne connexion internet (c'est le cas à Seward) et il peut à la fois vivre sa passion et subvenir largement aux besoins du couple et du voilier.

Seward c'est pour nous l'escale qui permet un changement d'équipage et un excellent ravitaillement dans le grand Safeway local.

Tout pour la pêche, et l'équipement du bateau: le shipchandler est au bout du ponton.

La ville elle même est assez jolie, mais on est vite saturé de voir défiler les touristes par milliers. Les grands paquebots, invisibles à Kodiak viennent ici charger leurs passagers arrivés tout droit de l'aéroport d'Anchorage. Du coup on ne s'attarde pas trop à Seward et on préfère appareiller pour le Prince Williams Sound, un des joyaux de l'Alaska.

 

 

 

Seward : cannery et charters.
Seward : cannery et charters.
Seward : cannery et charters.

Seward : cannery et charters.

A Whittier on partage la route avec le train.
A Whittier on partage la route avec le train.
A Whittier on partage la route avec le train.
A Whittier on partage la route avec le train.
A Whittier on partage la route avec le train.

A Whittier on partage la route avec le train.

Le Denali (Mc Kinley) National Park est accessible en voiture depuis Whittier
Le Denali (Mc Kinley) National Park est accessible en voiture depuis Whittier
Le Denali (Mc Kinley) National Park est accessible en voiture depuis Whittier
Le Denali (Mc Kinley) National Park est accessible en voiture depuis Whittier
Le Denali (Mc Kinley) National Park est accessible en voiture depuis Whittier

Le Denali (Mc Kinley) National Park est accessible en voiture depuis Whittier

ALASKA "THE LAST FRONTIER" SAISON 2  KATMAÏ NATIONAL PARK/KENAÏ FJORDS/PRINCE WILLIAMS SOUND

                                                PRINCE WILLIAMS SOUND

 

 

Au départ de Seward il est nécessaire de faire une traversée d'une journée pour atteindre le Prince Williams Sound à proprement parler.

On peut toutefois mouiller immédiatement après Seward vers l'Est dans Day Harbor ou un peu plus plus loin dans Otter Cove ou Auk Bay, les bons mouillages sont nombreux dans le coin.

Prince Williams Sound est une immense baie située entre les Kenaï fjords à l'Ouest et les Chugach Mountains au nord et à l'Est. C'est la plus grande concentration au monde de glaciers se jettant dans la mer (tidewater glaciers ).

Trois ports la bordent: Wittier à l'Ouest accessible depuis Anchorage par une route et un tunnel routier qui a la particularité de partager sa route avec le train. Valdez à l'Est relié à Anchorage par une longue route sinuant au travers des Chugach Mountains et Cordova au Sud Est accessible uniquement par la mer ou l'avion.

Cordova est de loin le plus sympathique car situé en dehors des circuits touristiques et uniquement tourné vers la pêche.

Nous ferons de multiples escales dans ce Sound dont certaines parmi les plus belles qu'il nous ait été donné de faire.

   

Tout près de Seward.

Tout près de Seward.

Day Harbor
Day Harbor

Day Harbor

Eshamy Bay , les Pléiades et Auk Bay en route vers les glaciers.
Eshamy Bay , les Pléiades et Auk Bay en route vers les glaciers.
Eshamy Bay , les Pléiades et Auk Bay en route vers les glaciers.

Eshamy Bay , les Pléiades et Auk Bay en route vers les glaciers.

Fortune de mer dans Culross Passage.

Fortune de mer dans Culross Passage.

                                      ESTHER ISLAND ET HARRIMAN FJORD

                                                       

                                                               LAKE BAY

 

Cette région à l'Est du Sound est une des plus riches et mérite plusieurs jours d'exploration: chenaux étroits et tortueux, fjords et glaciers, importante hatchery, un vrai must concentré au même endroit.

Nous nous dirigeons d'abord vers Lake Bay où est installée la plus grande hatchery de tout l'Alaska.

Nous empruntons l'étroit Culross Passage très tortueux et spectaculaire. Au détour d'un bras de mer nous tombons sur l'épave d'un petit trawler. A voir ses superstructures impeccables et les nombreux bouts portés à terre nous réalisons que l'accident est tout récent, peut-être du jour même. Sans doute un plaisancier de Wittier tout proche qui a terminé sa croisière sur un récif: erreur de navigation ou peut-être une roche mal cartographiée. Cela nous fait froid dans le dos car la navigation est compliquée dans ces dédales de canaux et demande une attention de tous les instants.

 

 

 

 

 

    

Lake Bay hatchery.
Lake Bay hatchery.
Lake Bay hatchery.
Lake Bay hatchery.
Lake Bay hatchery.
Lake Bay hatchery.
Lake Bay hatchery.

Lake Bay hatchery.

La hatchery de Lake Bay vaut une longue visite: les saumons reviennent par millions ici même où ils ont été conçus par fécondation artificielle. Ils sont capturés en masse et séparés en deux groupes, mâles  et femelles, et des biologistes arrosent de sperme les oeufs récoltés par une grande incision du ventre des femelles. Ces poissons sont auparavant anesthésiés électriquement. La fécondation intervient presque immédiatement et le taux de réussite est infiniment plus élevé que dans la nature. Les alevins ainsi obtenus sont élevés jusqu'à une taille leur permettant de survivre pendant leur longue croisière au large jusqu'à Hawaï pendant trois ans.

Ce qui est étonnant c'est que les différentes espèces de saumons (il y en a 5 en Alaska) reviennent par vague à des dates différentes selon l'espèce, si bien que les biologistes ne s'occupent que d'une espèce homogène à la fois.

Au fond de la baie se trouve une majestueuse cascade que les saumons courageux tentent de franchir au prix d'efforts épuisants. Bien sûr les ours sont là en quantité qui se gavent sans modération, ils se chargent de graisse pour l'hiver.

Une balade mène à travers la forêt de spruces et des prairies couvertes de fleurs sauvages jusqu'à une petite anse où nous rencontrons des kayakistes venus de Wittier.

Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.
Harriman Fjord et Barry Arm.

Harriman Fjord et Barry Arm.

                                          HARRIMAN FJORD ET BARRY ARM

 

 

A quelques milles de là Harriman Fjord, une des plus belles concentrations de glaciers arrivant à la mer visibles dans la région: au moins 5 glaciers viennent vêler dans cette baie qui comporte deux grands bras, celui de droite étant le Barry arm et ses trois glaciers .

Le spectacle est somptueux!

Nous nous approchons à toucher le front de plusieurs glaciers et mettons les annexes à l'eau. Phoques et oiseaux de mer nous accueillent comme d'habitude. 

Esther Passage. Un gill netter en pêche.
Esther Passage. Un gill netter en pêche.
Esther Passage. Un gill netter en pêche.
Esther Passage. Un gill netter en pêche.

Esther Passage. Un gill netter en pêche.

                                       ESTHER PASSAGE ET SHOESTRING COVE

 

 

Lorsqu'on quitte Barry Arm on croise un important fjord, College Fjord, ainsi nommé par Harriman en 1899 car chacun de ses 12 glaciers fut baptisé du nom d'un prestigieux collège américain: Harvard, Yale etc... les établissements pour filles à l'ouest, les autres pour garçons à l'est!

Nous n'avons pas visité ce fjord car les glaciers sont très éloignés et en plein milieu des Chugach mountains. 

Mais de l'autre côté du Fjord nous pénétrons dans un chenal très étroit que j'ai pratiqué à de nombreuses reprises car c'est un bonheur d'y naviguer. Son entrée est à peine visible souvent estompée par un brouillard dense .

A l'intérieur c'est le calme parfait et l'eau est perpétuellement lisse.

Dans un coude nous longeons Waterfall Bay où comme son nom l'indique, une bonne dizaine de cascades dévalent des montagnes avoisinantes.

 

 

    

Shoestring Cove (Esther Passage)
Shoestring Cove (Esther Passage)
Shoestring Cove (Esther Passage)
Shoestring Cove (Esther Passage)
Shoestring Cove (Esther Passage)
Shoestring Cove (Esther Passage)
Shoestring Cove (Esther Passage)

Shoestring Cove (Esther Passage)

Près de sa sortie Est, après beaucoup d'hésitations, nous nous engageons dans un étroit goulet avec à peine un ou deux mètres de chaque côté du bateau et l'impossibilité de faire demi tour. Les cartes sont bonnes, le passage est franc et profond. Je débouche alors dans une des plus jolies baies qui soient: Shoestring Bay, la Baie du lacet de chaussure. Il faut imaginer une longue étendue d'eau étroite absolument immobile serpentant doucement entre de hautes montagnes enneigées.

  Mouillage idéal, à l'abri de toute surprise. C'est ici que nous contemplons pour la première fois aussi parfaitement les reflets en miroir des rives couvertes de spruces et de fougères. Tout au fond une cascade, des saumons qui tentent le dernier saut et un ou deux ours à l'affût.

Le petit Joshua tente sa chance au lancer et j'admire comment à 5 ans il a déjà le geste parfait. La pêche comme souvent en eau douce ou saumâtre s'avère décevante mais à d'autres  occasion nous l'avons vu ramener des prises presque aussi grosses que lui, j'exagère à peine.

Il y a dans cette baie de très belles balades faciles mais partout des traces d'ours nous obligent à la prudence. Répulsifs et clochettes obligatoires.   

Glaces dérivantes à l'entrée de Columbia Glacier.
Glaces dérivantes à l'entrée de Columbia Glacier.
Glaces dérivantes à l'entrée de Columbia Glacier.

Glaces dérivantes à l'entrée de Columbia Glacier.

Jade Cove (entrée de Columbia Glacier)
Jade Cove (entrée de Columbia Glacier)
Jade Cove (entrée de Columbia Glacier)

Jade Cove (entrée de Columbia Glacier)

Le glacier Columbia est surveillé en permanence par des scientifiques et des rangers.
Le glacier Columbia est surveillé en permanence par des scientifiques et des rangers.

Le glacier Columbia est surveillé en permanence par des scientifiques et des rangers.

                                            COLUMBIA GLACIER

 

 

Sur notre route vers Valdez nous visitons plusieurs mouillages et arrivons dans les parages de Columbia Glacier.

Plusieurs mouillages se situent à proximité immédiate et c'est une chance car le fjord est immense et nécessite une bonne journée de moteur aller-retour.

Au débouché du fjord il n'est pas rare de croiser des glaces dérivantes dont certaines sont énormes.

Juste en face se trouve Glacier Island et son abri parfait dans Elder Cove.

Une autre fois nous passerons la nuit dans un autre abri aussi confortable et qui plus est porte le nom du bateau: Jade Cove d'où nous voyons défiler les glaces venue du grand Glacier .

Columbia Glacier fut également nommé par Harriman en 1899 du nom de la prestigieuse université américaine.

Le Columbia Ice Field est le plus étendu d'Alaska et le glacier lui-même le plus grand de tous à finir dans la mer. Sa longueur atteint les 50 km jusqu'à sa source dans les Chugach Mountains à 3500 m d'altitude.

Nous remontons rapidement à 8 noeuds jusqu'à la première moraine où s'échouent tous les jours d'énormes growlers et icebergs surtout à marée basse. Quand la marée est haute, surtout en période de vives eaux, les moins gros déjà d'une taille imposante (15m de tirant d'eau!!) passent la moraine et dérivent rapidement vers le large où ils constituent un sérieux danger pour la navigation.

Une fois la moraine franchie nous remontons vers le front du glacier qui se dévoile à nos yeux sur toute sa largeur imposante au détour d'une grande courbe vers l'Est.

La navigation devient alors très hasardeuse et la vitesse de progression  quasi nulle au fur et à mesure qu'on avance pour se terminer souvent à une bonne distance du front. Il fait un froid glacial et la température de l'eau est descendue tout près de zéro. Bonheur des phoques et loutres qui se prélassent sur les glaçons .

Le cadre est majestueux et les annexes mises à l'eau : pas facile non plus de se déplacer en annexe dans ce gigantesque granité! Les hélices détestent le contact rude avec la glace.

Jade est en attente, moteur en marche, prête à appareiller au cas où un vent inopportun viendrait pousser trop de glaces contre sa coque.

Columbia Glacier a le triste privilège d'être le glacier qui se rétracte le plus rapidement aujourd'hui en Alaska, il perd 500 m par an et on pense qu'en 2020 il aura terminé son retrait car son lit sera alors au dessus du niveau de la mer. Il aura ainsi perdu 30km depuis 1982. 

 

 

 

 

 

 

    

Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.
Columbia Glacier.

Columbia Glacier.

En route pour Valdez.
En route pour Valdez.
En route pour Valdez.
En route pour Valdez.
En route pour Valdez.
En route pour Valdez.

En route pour Valdez.

Welcome.
Welcome.

Welcome.

                                                      VALDEZ

 

 

Une dernière très belle escale dans Sawmill Bay et nous voilà à Valdez au nom tristement célèbre.

Valdez est le terminus du pipe-line trans-alaska depuis Prudhoe Bay tout au nord: 1300 km de long et 1.20 m de diamètre.  

C'est dans les environs immédiats que le pétrolier Exxon Valdez  en 1989 a fait naufrage: chargé de 180000 tonnes de brut, voulant éviter des glaces dérivantes il a infléchi sa route mais, pour des raisons encore mal élucidées, le commandant confia la manoeuvre à un officier inexpérimenté qui tarda à redresser la route et ne sut éviter des récifs sur lesquels la coque se déchira sur une grande longueur. L'alcool n'y serait sans doute pas pour rien à ce qu'on dit...

La marée noire fut une des plus dramatiques de l'histoire et depuis de nombreuses règles nouvelles ont été édictées par l'OMI dont, par exemple, l'obligation de la double coque pour les pétroliers.

Valdez a connu auparavant un autre drame lors du tremblement de terre de 1964, la ville fut détruite et le tsunami tua une trentaine d'habitants.

C'est aujourd'hui une jolie ville de 6000 habitants située dans un cadre de hautes montagnes. Une route spectaculaire la relie à Anchorage par les Chugach Mountains mais on peut également prendre un avion de Alaska Airlines.

C'est ainsi que fin Aout 2018 je débarquais toute la famille qui m'avait accompagnée depuis Kodiak et embarquais cinq vieux amis arrivés directement de Nouméa. Le plus cocasse c'est que cet échange s'est littéralement passé dans le grand hall de l'aéroport.

Sur la route du retour j'emmenais mon nouveau groupe en voiture pour assister à un spectacle incroyable: le fond de la Baie de Valdez est une large plaine alluviale venue des glaciers et parcourue par des rivières sinueuses. A ce moment précis de l'année ce sont des millions de saumons épuisés qui viennent se reproduire et mourir en tentant de remonter le courant. La puanteur est difficile à supporter, mais pas pour les ours bruns qui par dizaines se gavent des poissons encore vivants ou déjà à l'état de cadavres. On est tenté par la photo de très près et mon ami Raymond a bien failli en faire les frais car un ours en colère a commencé à le charger, semant la panique dans notre petit groupe. Mais la photo est excellente!!

 

 

 

 

 

 

    

Quelques saumons... et un ours agressif.
Quelques saumons... et un ours agressif.
Quelques saumons... et un ours agressif.

Quelques saumons... et un ours agressif.

Comme dans chaque port une stalle permet à tous de vider et préparer ses prises.

Comme dans chaque port une stalle permet à tous de vider et préparer ses prises.

Un tender parmi tant d'autres.

Un tender parmi tant d'autres.

Cordova: notre diète avec modération bien sûr.
Cordova: notre diète avec modération bien sûr.
Cordova: notre diète avec modération bien sûr.
Cordova: notre diète avec modération bien sûr.

Cordova: notre diète avec modération bien sûr.

                                                       CORDOVA

 

 

Après Valdez nous devons franchir le Golfe d'Alaska vers le Sud pour notre prochaine escale : nous avons rendez-vous avec La Pérouse à Lituya Bay.

Pour nous préparer à cette traversée et profiter d'une météo clémente nous nous dirigeons vers Cordova, ce petit port de pêche situé à la sortie Est du Prince Williams Sound.

Charmante escale, déjà vantée par plusieurs de mes amis qui y ont hiverné en toute sécurité. 

Les bateaux ici sont des gill-netters: d'une longueur ne dépassant pas 10m ils ont un long filet droit stocké sur un rouleau à l'avant et sont d'une robuste construction en aluminium. A entendre le bruit de leur moteur et à les voir manoeuvrer dans le petit port on devine la puissance énorme du V12 . 

La marina est surplombée par un remonte-pente qui mène aux pistes de la petite station de ski. Impossible de résister à monter là haut. Le paysage est splendide et me rappelle les belles photos prises au même endroit par mes amis Jeanine et Jean Pierre Levie de Nouméa qui y avaient hiverné et faisaient du ski ici au printemps.

Un matin je remarque que les pavillons des bâtiments publics sont en berne. N'ayant rien entendu de dramatique dans les conversations avec les voisins, je ne résiste pas à satisfaire ma curiosité: quelle catastrophe aux USA?

Je m'adresse directement au commissariat de Police: "what happens??". L'officier de permanence regarde par la fenêtre d'un air idiot et voit le drapeau à demi hissé... Elle cherche un peu partout, tente internet, mais internet ne fonctionne pas, on est décidément bien perdu ici c'est "the last frontier".

Bref, elle finit par appeler son supérieur et après un moment me dit" Senator Mc Cain passed away". Quand même, le Sénateur le plus célèbre et ancien candidat républicain malheureux à la Présidence contre Obama.

On est vraiment paumés à Cordova!!! 

Prochain épisode: Alaska saison 3 Inside Passage

 

 

 

 

 

    

Codova. Ce fleuve issu des glacier a emporté ce grand pont il y a des années. Des véhicules immobiles sont toujours visibles de l'autre côté.
Codova. Ce fleuve issu des glacier a emporté ce grand pont il y a des années. Des véhicules immobiles sont toujours visibles de l'autre côté.
Codova. Ce fleuve issu des glacier a emporté ce grand pont il y a des années. Des véhicules immobiles sont toujours visibles de l'autre côté.
Codova. Ce fleuve issu des glacier a emporté ce grand pont il y a des années. Des véhicules immobiles sont toujours visibles de l'autre côté.

Codova. Ce fleuve issu des glacier a emporté ce grand pont il y a des années. Des véhicules immobiles sont toujours visibles de l'autre côté.

Cordova au printemps 2014 (Photos de JP et Jeanine Levie , voilier Isatis)
Cordova au printemps 2014 (Photos de JP et Jeanine Levie , voilier Isatis)
Cordova au printemps 2014 (Photos de JP et Jeanine Levie , voilier Isatis)
Cordova au printemps 2014 (Photos de JP et Jeanine Levie , voilier Isatis)

Cordova au printemps 2014 (Photos de JP et Jeanine Levie , voilier Isatis)

Soupe de Champagne pour fêter une arrivée et un nouveau départ.
Soupe de Champagne pour fêter une arrivée et un nouveau départ.

Soupe de Champagne pour fêter une arrivée et un nouveau départ.

Jusqu'au prochain épisode.
Jusqu'au prochain épisode.

Jusqu'au prochain épisode.

Merci à Raymond Proner pour ses précieuses photos de Valdez (au péril de sa vie!) à Cordova.

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